L’ECOLE DU BON BERGER est située dans le bidonville de Canapé Vert, à l’est de Port-au-Prince, sur l’un des versants d’une colline qui borne la ville, le morne de l’Hôpital. Des passages étroits parfois cimentés, mais le plus souvent boueux et insalubres sillonnent le dédale de cahutes. Les glissements de terrain y sont fréquents durant la saison des pluies, ils emportent des maisons et font de nombreux morts. Il n’y a pas d’assainissement, pas d’eau courante ni électricité, à l’exception de réseaux sauvages faits de câbles raboutés. Il n’y a pas d’accès possible en voiture dans le cœur du bidonville. Mais ces terrains occupés illégalement sont les seules solutions trouvées par des populations pauvres à la recherche de petits travaux dans la capitale.

C’est au milieu de ce quartier que se situe l’école dirigée par Pascal et Joël. Elle permet à ces enfants démunis d’être scolarisés localement des classes maternelles au certificat d’étude. Sans elle, ces enfants ne recevraient pas d’enseignement car leurs familles ne pourraient pas supporter les frais de scolarité des écoles de Port-au-Prince.

L’école a été détruite lors du séisme, les murs sont tombés et le peu d’équipement dont elle disposait a été volé. Un groupe de quatre jeunes adultes du quartier qu’AGIR POUR L’ENFANT connaît depuis longtemps, pour les avoir soutenus au travers de parrainages, s’est organisé pour reprendre l’école en main et la faire revivre.

Une fédération rassemble les parents d’élèves qui élisent un représentant participant aux décisions. Huit enseignants assurent les cours de la maternelle au CM2 (6éme année fondamentale en Haïti qui conduit au Certificat d’études ouvrant les portes du collège). L’école scolarise environ 300 élèves dont une partie a classe le matin et l’autre l’après-midi.

Difficilement accessible, l’école a du mal à obtenir l’aide des ONG pour raisons logistiques. Les ONG souhaiteraient plutôt que les enfants rejoignent les écoles situées à l’extérieur du bidonville, mais le risque est grand que la plupart des familles n’y envoient pas leur enfants. Le pari de ces jeunes Haïtiens est que seule une école de proximité peut donner une chance aux enfants de ce quartier.

C’est ce qui a conduit AGIR POUR L’ENFANT à soutenir cette école en aidant tout d’abord à la reconstruction après le séisme.

Des travaux d’amélioration des classes sont toujours d’actualité et les derniers containers ont permis de les équiper en mobilier et fournitures scolaires.

L’infrastructure se met en place, mais l’équilibre financier de fonctionnement est difficile à trouver.

AGIR POUR L’ENFANT participe au financement des salaires des enseignants, des cours de couture et de la cantine.